Photographier des fenêtres, métaphores du cadre, du tableau. L’image renaissance crée le cadre pour voir à l’extérieur, la vision du monde s’en trouve modifiée. Plus tard, “L’homme des foules” d’Edgar Poe erre dans les rues, il est dehors. J’imagine que l’homme des foules s’arrête à regarder de l’extérieur les fenêtres donnant sur des intérieurs avec peut-être l’envie d’y rentrer à nouveau. Regarder le monde autrement. La ville questionne le sujet.
De l’intérieur on voit la ville par la fenêtre. C’est une vue. De l’extérieur on ne voit plus la ville. La vue est fragmentée. On est pris dans la foule, les rues, les dédales. Le sujet s’est perdu, il est en quête d’une unité perdue. Ces fenêtres innombrables donnant sur d’autres fenêtres ne peuvent construire le sujet, il a beau chercher il ne tombe que sur des surfaces réfléchissantes, comme autant de miroirs, se démultipliant à l’infini. Le sujet n’est plus sujet, il est une surface, sans épaisseur. L’intériorité est un leurre. Le récit n’est plus possible.

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